LES EXTRACTIONS DENTAIRES
L’indication sera soit portée par votre chirurgie dentiste soit par votre stomatologue après consultation et bilan radiographique.
- La Consultation
Au cabinet, un interrogatoire soigneux consignera les épisodes infectieux connus, et en recherchera les causes possibles ainsi qu’un terrain favorisant. Il notera par ailleurs les pathologies générales concomitantes ( ex insuffisance cardiaque, rénale etc…), les interventions chirurgicales avec mise en place de matériaux prothétique ( ex valves cardiaques) dont la connaissance modifiera la prise en charge pré et post opératoire tant du point de vue chirurgical que médical.
- L’examen clinique
Décrit préalablement (cf. chapitre » Pathologies de la muqueuse buccale « ), il sera plus particulièrement axée sur la dentition.
- Les examens radiologiques
De façon générale, le » panoramique dentaire » et les éventuels clichés plus ciblés tels que ceux dits » rétro alvéolaires » (permettant la visualisation d’une ou de plusieurs dents) suffiront à établir le diagnostic de foyer infectieux dentaires.
> Au terme de cette consultation, la décision d’extraction est prise de commun accord et programmée.
L’ACTE CHIRURGICAL :
Il est plus souvent effectué sous Anesthésie Générale lorsqu’il s’agit d’extractions dentaires multiples. C’est le terrain pathologique du patient qui en conditionne les modalités de prise en charge.
Ainsi :
- 1. Chez le patient INDEMNE de pathologies prédisposant à la surinfection bactérienne et/ou de troubles de la coagulation :
- L’hospitalisation est de courte durée : 1 à 2 jours
- Les antibiotiques sont prescrits à la sortie
- Des bains de bouche sont à effectuer pendant environ 7 à 10 jours toutes les heures
- Les fils de sutures en bouche se résorbent tout seuls
- L’arrêt de travail est sous la dépendance de l’importance du geste chirurgical et de l’activité du patient.
- 2. Chez les patients porteurs d’une CARDIOPATHIE ( pathologies des valves ou greffés cardiaques) ou avant intervention sur le cœur.
- Un traitement antibiotique (selon un protocole national) est obligatoire. Par ailleurs, il est parfois nécessaire de modifier l’éventuel traitement anticoagulant
- Le délai d’hospitalisation et les soins post opératoires sont identique à ceux des patients indemnes de pathologies
- 3. Chez les patients porteurs de TROUBLES DE LA COAGULATION
Regroupant les troubles acquis par un traitement anticoagulant (héparine, anti vitamine K ou aspirine) et ceux dits constitutionnels par déficit congénital en facteurs de coagulation (par exemple l’hémophilie), ils doivent bénéficier d’une prise en charge particulière.
Les premiers (traitement anticoagulant) doivent faire l’objet soit d’un arrêt transitoire du traitement lorsque cela est possible soit bénéficier d’une modification transitoire du traitement. La durée d’hospitalisation est sensiblement égale à celle d’un patient indemne de traitement anticoagulant.
Les seconds ( troubles constitutionnels) sont l’objet d’une consultation spécialisée avant, pendant et après l’intervention et entrent dans un protocole de prise en charge particulier.
La conséquence pratique sera une éventuelle hospitalisation plus LONGUE ainsi qu’un traitement médicamenteux spécifique administré soit par voie orale soit par voie intra veineuse (perfusion).
- 4. Chez les patients ayant eu des RAYONS au niveau de la FACE et du COU
Rappelons que toute dent potentiellement ou réllement infectée doit être traitée ou extraite AVANT la radiothérapie. Il est cependant possible que des soins dentaires, ou des extractions, soient nécessaire après la radiothérapie.
Si les soins locaux, bien connus des patients porteur de ce type de terrain, sont nécessaire et ont été abordés (cf. chapitre » Pathologie tumorale « ), tout geste chirurgical portant sur un os radiothérapé (et donc peu apte à se défendre contre l’infection) doit être effectué avec la plus grande circonspection ou, pour le moins, en s’entourant des plus grande précautions.
La conséquence pratique pour les patients nécessitant une extraction dentaire sera une hospitalisation plus LONGUE associée à une couverture antibiotique ciblée et incisive.
A l’occasion de cette hospitalisation les consignes d’hygiène buccale seront renouvelées et le suivi post opératoire serré.